Biographie

Jack Lang, né le 2 septembre 1939 à Mirecourt (Vosges) est un homme politique français.

Issu d’une famille nancéenne, son père Roger Lang est le directeur commercial de l’entreprise familiale fondée et dirigée par le grand-père de Jack Lang, Albert Lang. Jack Lang est très tôt attiré par la scène théâtrale. C’est du reste dans sa troupe de théâtre qu’il fera connaissance de Monique Buczynski qu’il épousera le 13 mars 1961. Il est le père de la comédienne Valérie Lang. Il présida également le festival de théâtre de Nancy de 1963 à 1977. Ancien élève de Institut d’études politiques de Paris, il est docteur et agrégé de droit public et sciences politiques.

Actuellement député de la 6ième circonscription du Pas de Calais depuis le 19 juin 2002, il est élu le 16 janvier 2008, président de l’Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine (IMEC).


Carrière politique
Ses débuts à la Culture

Étudiant en droit à Nancy en parallèle de Sciences Po Paris, et passionné de théâtre, Jack Lang fonde, en 1958, avec Edouard Guibert, la troupe universitaire de Nancy, où la première année, il interprète le rôle-titre de Caligula. Dès 1964 il obtient la permission de recevoir des équipes d’amateurs étrangers et crée le festival de théâtre universitaire de Nancy, qu’il présidera jusqu’en 1977. Mais rapidement, l’évènement dépasse la sphère artistique lorraine, pour acquérir une réputation nationale et mondiale, qui accueille notamment Roland Grünberg, le Bread and Puppet Theatre, Bob Wilson, El Theatro Campesino.

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1961, il obtient le doctorat en droit en 1967 à l’université de Nancy. En 1971, il est nommé maître de conférences à l’université de Nancy par le concours d’agrégation de droit public et sciences politiques, puis professeur de droit international en 1976 et doyen de l’unité d’enseignement et de recherche de sciences juridiques et économiques de l’université de Nancy de 1977 à 1980. En 1972, il est appelé par le Président Georges Pompidou à la direction du théâtre de Chaillot, jusqu’en 1974. Jack Lang s’engage ensuite aux côtés de François Mitterrand, le faisant profiter de son carnet d’adresses international. Il entre au Parti socialiste en 1977, et devient secrétaire national à la culture en 1979. Élu en 1977 conseiller municipal du 3ème arrondissement de Paris, il milite contre le réaménagement des Halles de Paris.

Il est révélé au grand public en 1981 quand il est nommé ministre de la Culture, poste qu’il occupera pendant dix ans sous tous les gouvernements socialistes des deux septennats de François Mitterrand. C’est à ce poste qu’il institutionnalise en 1982 la Fête de la Musique. Cette fête populaire, qui est l’occasion de concerts de rue gratuits et de manifestations culturelles, connut rapidement un grand succès en France au point que de nombreux pays en reprirent l’idée. De même, en 1984 avec les Journées nationales du patrimoine (actuelles journées européennes du patrimoine).

Pendant les années d’alternance (1986-1988 et 1993-1995), il retrouve son poste de professeur de droit à l’Université de Paris X Nanterre. En 1988, Jack Lang revendique un grand ministère « de la Beauté et de l’Intelligence »


L’accès à la députation

Parallèlement à sa carrière ministérielle, il est conseiller municipal et conseiller de Paris de 1983 à 1989, puis à partir de 1986 il s’implante en Loir-et-Cher et en devient député (réélu en 1988, 1993 et 1997) et maire de Blois de 1989 à 2000, date à laquelle il abandonne son poste de maire à son adjoint, Bernard Valette, puis il est nommé ministre de l’Éducation nationale par Lionel Jospin. Entre 1997 et 2000, il préside la Commission des affaires étrangères, où en 1998 il invita le Dalaï Lama.


L’action à l’Éducation nationale

En avril 1992, Pierre Bérégovoy lui confie le ministère de l’Éducation nationale en plus de celui de la Culture. En mars 2000, à la suite du large remaniement ministériel, il succède à Claude Allègre comme ministre de l’Éducation nationale. Le Premier ministre Lionel Jospin le nomme pour son côté consensuel et sa popularité auprès des jeunes.

Durant les deux années de son ministère, il réforme légèrement le baccalauréat et relance le recrutement d’enseignants, en panne depuis 1997. Il crée en novembre 2001 une Commission sur le racisme et le négationnisme à l’université Jean-Moulin Lyon III, présidée par l’historien Henri Rousso.


Il quitte définitivement Blois en 2001 et devient le 19 juin 2002 député dans la 6ème circonscription du Pas-de-Calais (Boulogne Nord-Calais ouest), circonscription très populaire, qui compte l’un des taux les plus importants de bénéficiaires du RMI en France.


Élection présidentielle de 2002

En 2002, après l’échec de Lionel Jospin, il considère qu’il faut réconcilier les hommes politiques avec les Français en étant d’accord, par exemple, sur le principe d’une émission de télé-réalité où des politiques partageront l’existence de Français moyens.

En 2004, il est nommé porte-parole national de la campagne du PS pour les régionales et les cantonales. À la fin de l’année, il réintègre la direction du Parti socialiste, en étant chargé, avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, du projet socialiste pour 2007. Selon la Sofres, entre 1987 et 2005, sa cote de popularité oscille autour de 45 % d’opinions favorables, avec un taux, au plus bas, de 35 % en 2000. Certains le considèrent comme un possible recours de la gauche à l’élection présidentielle de 2007. À noter qu’il affiche un soutien au PACS et s’est prononcé pour le mariage civil des couples de même sexe.


« Changer » avant 2007

Porte-parole du PS durant la campagne pour le référendum du traité pour la Constitution européenne, il défend la ligne du « oui » aux côtés de l’équipe dirigeante du parti. Après l’échec du 29 mai et le rejet de ce traité, il annonce, le 31 mai 2005, la création d’un club de réflexion, Inventons demain.

Le 1er septembre 2005, il publie un livre-programme en vue de l’élection présidentielle de 2007 : Changer.

À l’occasion du 10ème anniversaire de la mort de l’ancien Président de la République François Mitterrand, il signe la postface du livre de Stéphane Trano, Mitterrand, une affaire d’amitié, aux éditions de l’Archipel.

Parmi tous les hommes politiques français de la Vème République, Jack Lang détient à ce jour le record de longévité en tant que ministre, avec douze ans d’exercice ministériel, partagés entre les portefeuilles de la Culture et de l’Éducation.

Il est aussi reconnu à l’étranger pour être un grand ami des socialistes brésiliens Lula et Gilberto Gil, des Italiens Walter Veltroni et Romano Prodi, de l’Allemand Otto Schily. Il s’est également rendu chez le président cubain Fidel Castro, ainsi que le Vénézuélien Hugo Chávez.


Élection présidentielle de 2007

En 2006, Jack Lang soutient Ségolène Royal qu’il pense être la seule à même de battre Nicolas Sarkozy et fait partie de l’équipe restreinte de campagne de la candidate, en qualité de « conseiller spécial ».


Depuis l’élection présidentielle de 2007

Lors des élections législatives de 2007, Jack Lang est réélu député de la sixième circonscription du Pas-de-Calais, obtenant 54,72 % des voix au second tour.

A partir de cette élection, il prend ses distances avec les instances de son parti, et accepte des missions proposées par le Président de la République Nicolas Sarkozy, tout en se défendant de vouloir entrer dans un gouvernement d’ouverture à l’instar des anciens socialistes Bernard Kouchner et Éric Besson.
Il rejoint, à titre personnel, le Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions en juillet 2007, puis il quitte le bureau national du Parti socialiste le 11 juillet 2007.

Dans le cadre de cette commission, il préconise la suppression du poste de Premier ministre et la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels. Un an plus tard, il est le seul parlementaire socialiste à voter la réforme lors du congrès du Parlement français du 21 juillet 2008 réuni en vue de modifier la Constitution française dans le sens proposé par le comité de réflexion. Le vote est obtenu par deux voix d’écart grâce à Jack Lang.

Dans le même temps, il fait des déclarations bienveillantes envers le gouvernement, jugeant par exemple « plutôt positive » la politique internationale du gouvernement, tout en émettant de virulentes critiques des actions de son successeur à l’Éducation nationale, Xavier Darcos.

Lors du congrès de Reims du 14 novembre 2008, il prend position en faveur de Martine Aubry, qui sera élue Premier secrétaire.

Le 25 février 2009, il se rend à Cuba en qualité d’« émissaire spécial du Président de la République » pour relancer le dialogue franco-cubain, démarche qui ne fera l’objet d’aucune critique de la part de la direction de son parti.

Au printemps 2009, il apporte son soutien au projet de loi Hadopi, en désaccord avec les députés de son groupe présents lors des débats. Le 12 mai, lors du vote solennel à l’Assemblée, Jack Lang est le seul membre du groupe PS à se prononcer pour.

Le 1er octobre 2009, Jack Lang se rend en Corée du Nord en tant qu’« émissaire spécial du Président de la République » afin notamment d’explorer une éventuelle reprise des relations diplomatiques entre Paris et Pyongyang.

Pressenti un moment pour le poste d’ambassadeur de France à l’ONU, il est nommé conseiller spécial pour les questions juridiques liées à la piraterie au large de la Somalie auprès du Secrétaire Général de l’ONU l’année suivante, le 26 août 2010.

En 2010, il prend la défense de Roman Polanski, poursuivi pour crime sexuel sur une mineure de 13 ans.

En mai 2011, il dénonce la « tournure politique » prise par l’affaire Dominique Strauss-Kahn, ce dernier étant accusé d’agression sexuelle à New York.


Politique culturelle

Jack Lang est désigné secrétaire national du PS à l’action culturelle en 1973. Il devient ministre de la Culture en 1981. Le Parti socialiste, suivi par les autres partis politiques, désire accentuer la mise en application de démocratisation de la culture, initiée par André Malraux sans qu’il n’ait jamais prononcé ce terme. Cette politique est appuyée par les mouvements associatifs et syndicaux qui prennent conscience de l’importance d’une « cohabitation » socio-politique pour la diffusion de la culture.
Ainsi, au niveau local, les budgets liés à la culture éclatent et deviennent un réel enjeu politique, au même titre que l’économie du pays au profit du Parti socialiste. De la même manière, le budget pour la promotion de la culture passe pour la première fois à 1 % du budget national. Les politiques culturelles, soutenues par le président, François Mitterrand, leur donnent un caractère légitime. Les objectifs principaux de la politique de Jack Lang sont à la fois de diminuer la hiérarchisation traditionnelle qui sépare les « arts majeurs » des « arts mineurs » et d’intégrer aux derniers des activités alors non considérées comme faisant partie du domaine culturel.

Ainsi, Jack Lang permet la mise en avant :

  • du cirque (avec la création d’un Centre national des arts du cirque et d’une association nationale chargée de gérer les subventions du ministère),
  • de la photographie (ouverture d’une École nationale),
  • de la musique autre que classique.
  • l’éducation artistique

Il accorde une place très importante au créateur, dans tous les milieux artistiques :

  • au cinéma, il développe des aides financières à l’écriture;
  • au théâtre sont créées des subventions pour soutenir les compagnies.

Ces financements sont attribués après une évaluation du projet. Il désire diffuser les actions culturelles en masse mais au moyen d’une production artistique diversifiée et de qualité.

La loi Lang du 1er août 1981 fixe un prix du livre unique en déclarant lutter ainsi contre la monopolisation du marché par les magasins de grande distribution comme la FNAC ou les hypermarchés.

Jack Lang est également à l’origine du concept de Zénith, salle sécurisée de grande capacité destinée à l’organisation de concerts de « rock » (terme employé à l’époque pour désigner tout ce qui n’est pas du classique ou du jazz). Parallèlement, sous pression de l’économie générale qui se libéralise et malgré deux ans de lutte contre l’américanisation, il accorde à la mode, à la publicité et au design une dimension culturelle. Il diffuse la notion de « démocratie du goût », où chacun choisit la culture qu’il veut et est « créateur » de culture. Des oeuvres d’art aux gestes de la vie quotidienne, tout est considéré comme « culture ».

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